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L’Aile ou la Cuisse : « Au Clos des Jacobins », une très belle table de Sens, l’on y mange bien !

« Cadre élégant, cuisine savoureuse, ambiance des plus sympathiques : tout plaide en faveur du Clos des Jacobins et de son accueil chaleureux, l’une des très belles tables de ce territoire gourmand qu’est l’Yonne… ». « Cadre élégant, cuisine savoureuse, ambiance des plus sympathiques : tout plaide en faveur du Clos des Jacobins et de son accueil chaleureux, l’une des très belles tables de ce territoire gourmand qu’est l’Yonne… ». Crédits Photos : Gauthier PAJONA.

Il y a un an, y'a un siècle, y'a une éternité, chanta Joe DASSIN, dans l'un de ses innombrables succès ! Plus précisément, ce fut à l'automne 1986 (ou 87) que je poussais à Sens, pour la première fois, la porte de ce nouveau restaurant, à la réputation déjà bien établie. A l'accueil, Odile, la souriante patronne était enceinte, et aux fourneaux, il y avait Pascal, son mari, fils d'aubergistes et ancien second au relais de Villeroy. Son chef d'alors, Michel CLEMENT, me confia souvent que Pascal fut son meilleur second. Quoi de plus naturel, pour ce fils d'aubergiste (Le Bon Abri à Rosoy).

 

SENS: Il me semble que nous avions pris en entrée, un feuilleté d'escargots au curry ! Je garde un souvenir précis de ce dîner, dans cette table provinciale et confortable d'alors. L'on y accédait, par la grande rue, où de beaux et bons commerces se succédaient les uns après les autres : une coutellerie,  une  épicerie chez ROUIF, une droguerie chez PAYEN, une crémerie chez PARRET, deux graineteries.

Bref, tout allait pour le mieux au « Clos des Jacobins ». Mais hélas, lorsqu'au début du siècle suivant, Pascal tomba malade, la courageuse Odile dut faire face. Elle se retrouva veuve avec trois enfants, et put compter sur Jean-Marie, le second de Pascal, qui dans ces tristes circonstances devint le chef de la maison. Il avait comme consigne de continuer le sillon tracé par Pascal : de bons produits de saison bien cuisinés. Et bien servis aussi. Ce n'est pas Fabien PAIRON, MOF charcutier-traiteur 2011 – voir l’article récent sur son auberge communale suisse) -, ancien arpète de la maison, qui dirait le contraire. Lui qui œuvra aux côtés de chef Pascal.

 

 

Une assiette savamment nettoyée qui repart à la plonge !

 

Depuis lors, pas mal d'eau a coulé sous le proche pont d'Yonne. Et lorsque régulièrement, l'on me demande où bien manger dans le centre-ville de la cité de Brennus, c'est l'adresse que j'indique, sans risque de me tromper !
Il est midi et demi ce lundi-là. A l'accueil, c'est toujours la souriante Odile. Le temps semble n'avoir point de prise sur elle. Et pourtant, elle serait heureuse de vendre à un couple de jeunes restaurateurs motivés, de les accompagner un temps certain, avant de tirer sa révérence avec élégance.

En attendant, l'on se cale dans un confortable fauteuil du petit salon, juste histoire de siroter un bon « Américano ». A la table voisine, le paternel de  la patronne. Ce vaillant nonagénaire venu à pied, déguste une « p'tite coupe », bien méritée !

A table  le menu à 32 euros est un modèle du genre. Il change régulièrement,  même si certains mets y sont incontournables, telle la terrine de la mer sauce Chablis. Ce plat est délicatement fumé. La sauce y est onctueuse. C'est juste délicieux. Peut-être plus trop à la mode, et c'est tant mieux ! Bien sûr l'assiette ne repart pas à la plonge, sans avoir été saucée comme il se doit !

 

 

Des abats impeccablement servis et bons à déguster…


En plat, un autre incontournable de la maison : la tête de veau, pommes vapeur, et sauce ravigote (plus digeste que la gribiche, reconnaissons-le !). L'assiette est élégamment dressée. Elle est accompagnée d'une utile petite saucière. C’est le régal des amateurs d'abats, nombreux dans l'Yonne. On en profite pour saluer les sympathiques frères MAGNONI, les tripiers icaunais de nos marchés ! Les derniers, en fait.

Quant aux rognons de veau au poivre vert, ils sont servis impeccablement rosés. Ils sont accompagnés de petites endives, parfaitement braisées et bien colorées par le fait.

 

 

 

La subtilité goûteuse de la tartelette aux fraises, une merveille !

 

Le fromage blanc aux herbes variées semble s'imposer, telle une évidence. Il est proposé avant un délicieux dessert de saison. Il s'agit d'une tartelette aux fraises, à la fine abaisse de pâte sucrée. Elle est plus légère qu'une pâte sablée, dirons-nous. Le tout est surmonté de ce fruit délicieux lorsqu'il a été bien acheté, comme de bien entendu. C’est un grand dessert préparé dans sa simplicité et sa gourmandise, qui ici, comprend aussi un baba au rhum de belle tenue. Ce sera pour la prochaine fois !

 

 

Un café-truffe au chocolat pour terminer et puis l'on claque la bise à Odile, se promettant d'y vite revenir dans ce bel antre gourmand !

Souvenons-nous en 1972. Georges POMPIDOU est le Président de la République. Michel FUGAIN chante : « C'est un beau roman ». Et chez nous dans l'Yonne, se crée l'Amicale des Cuisiniers départementale. Pour honorer ce cinquantenaire, nos amis ont édité ce bel opuscule de recettes. En libre-service dans toutes les belles maisons ! Entre pot au feu irlandais, épaule d'agneau à la champenoise et tiramisu bourguignon : quel cruel et gourmand dilemme !

 

 

En savoir plus :

 

Les - : peut-être que la sélection vineuse mériterait-elle deux à trois références en plus.

Les + : le cadre est élégant, l'assise est confortable : cela est fort agréable !

Contact : 

Le Clos des Jacobins

49 grande Rue 89100 SENS

Parking à côté de l’établissement

Téléphone : 03.86.95.29.70.

 

Gauthier PAJONA