Imprimer cette page

Le projet « MaNa » en bonne voie : la future « Cité des Métiers d’Art » devrait redonner son lustre d’antan à Champignelles

« Dans la grande salle de conférence, Elisabeth LEBEGUE, directrice de la Maison Normand, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, président de la Communauté de Communes Puisaye Forterre, Eric PAURON, maire de Champignelles et Thomas DARIEL, fondateur de la MaNa visitent le site de la future « Cité des Métiers d’Art » qui s’implantera en Puisaye-Forterre… ». « Dans la grande salle de conférence, Elisabeth LEBEGUE, directrice de la Maison Normand, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, président de la Communauté de Communes Puisaye Forterre, Eric PAURON, maire de Champignelles et Thomas DARIEL, fondateur de la MaNa visitent le site de la future « Cité des Métiers d’Art » qui s’implantera en Puisaye-Forterre… ». Crédit Photos : Thierry CARABIN.

L’école nationale vétérinaire de Maisons-Alfort a fermé son site au domaine de Crouzilles. « Il n’y avait plus de porosité avec le village » indique le maire, Eric PAURON. Les six dernières personnes vivaient en vase clos. Elles sont parties. Faute de gardiennage, des vols d’outillage et équipements ont été constatés. Les quatre personnes « clefs » de la nouvelle vie du village se sont réunies pour envisager l’avenir…

 

CHAMPIGNELLES: Ce fut un excellent réflexe. Comme le designer star Thomas DARIEL lui confiait son grand projet, François GUYARD, alors maire de Tannerre-en-Puisaye, lui a fait rencontrer Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, président de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre (CCPF).

Il a la charge du développement économique du territoire. Ce dernier a très vite compris l’opportunité. « Ce fut alors un long marathon semé d’embûches, mais, avec Thomas DARIEL, nous avons rencontré le préfet, Henri PREVOST » rappelle le président. Heureusement, le représentant de l’Etat a saisi l’enjeu.

« Il fallait expliquer le projet et faire comprendre qu’une superficie minimale nous est indispensable » complète le designer, fort d’avoir réuni plus de trente hectares.

Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI devait rappeler que « l’enseignement, la diffusion du savoir, c’est dans les gênes de Champignelles ».

Il insiste : « Grâce à ce campus, des artisans d’excellence vont être attirés ici. D’ailleurs, la Maison Normand s’installe déjà. » Sa directrice Elisabeth LEBEGUE a sauvé l’entreprise et décidé son déménagement de Saint-Amand-en-Puisaye à Champignelles, après avoir rencontré Thomas DARIEL.

La MaNa, comme « manufacture nationale », est le nom de baptême de l’ensemble créé par celui-ci. La formation dispensée s’adresse à des professionnels diplômés, déjà actifs. Ils sont architectes, ébénistes ou autres. Ils sont attentifs aux évolutions des usages et désireux de se perfectionner.

En recherche d’évolution et d’excellence, ces professionnels veulent innover, dans le choix des matériaux comme dans celui des formes et fonctionnalités. A côté des salles de conférences, ils disposent d’espaces de travail et de production. Les programmes proposés varieront de deux à douze semaines, en résidence.

 

 

Un concept créatif unique en France…

 

« La superficie est nécessaire car les stagiaires vont avoir la possibilité de créer des maquettes à l’échelle un » précise Thomas DARIEL. Ainsi un architecte pourra construire une représentation de villa à sa taille normale. « C’est unique en France » souligne le créateur.

Les équipements du campus sont étudiés en conséquence. Dans le bâtiment central, les ateliers individuels voisinent avec une riche bibliothèque de matériaux, des plus anciens à ceux du futur. Pour le travail du métal, une ferronnerie prend place dans un bâtiment indépendant, bientôt doté de sa forge. D’autres ateliers sont répartis sur le domaine, à l’exemple de la menuiserie ou de la céramique.

Naturellement, le campus est relié au village par une voie douce. Un garage de vélos est prévu. Dans un premier temps, quinze chambres sont aménagées dans la maison de maître, avec tous les équipements nécessaires.

Le campus ainsi créé est le vaisseau amiral. Des artisans d’excellence vont s’installer dans ce lieu et alentour. Ce positionnement est à l’image de ce que le faubourg Saint-Antoine fut pour la menuiserie parisienne.

Le bouillonnement induit par la « MaNa » est précieux pour des professionnels soucieux d’échanger leurs expériences.

« La Puisaye est par tradition une terre d’excellence pour les métiers d’art » rappelle le président de la CCPF.

Créée en 1736, la Manufacture Normand est la plus ancienne manufacture de grès de France. Elle apporte son prestige, telle une perle sur la couronne en construction. Depuis sa reprise par Elisabeth LEBEGUE en 2017, elle a obtenu le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV).

Elle fournit le Château de Versailles, pour le Hameau de la Reine. En effet, à partir d’un ancien modèle de pot répertorié par le conservateur, une fabrication nouvelle a été développée. Le grès ne gèle pas. C’est essentiel pour un usage en extérieur.

Pragmatique, le président Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI refuse de tirer des plans sur la comète. Cela ne l’empêche pas de répéter que « grâce à l’énergie de Thomas DARIEL, l’avenir de Champignelles, « Cité des Métiers d’Art », s’annonce florissant ».

 

Thierry CARABIN