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Collèges et désertification médicale en guise de mise en bouche pour la rentrée du Conseil départemental

« Patrick GENDRAUD et les conseillers présents ont profité de la venue du Premier ministre dans l’Yonne pour l’alerter sur les risques de désertification médicale dans le département et sur la teneur de la motion votée en session. Jean CASTEX les a écoutés. Reste à savoir s’ils seront entendus… ». « Patrick GENDRAUD et les conseillers présents ont profité de la venue du Premier ministre dans l’Yonne pour l’alerter sur les risques de désertification médicale dans le département et sur la teneur de la motion votée en session. Jean CASTEX les a écoutés. Reste à savoir s’ils seront entendus… ». Crédits Photos : Dominique BERNERD et Thierry BRET (Archives).

L’exécutif départemental, réuni en session tardive ce vendredi sous la présidence de Patrick GENDRAUD, a voté une motion visant à lutter contre les déserts médicaux. L’organisme a également adopté la dotation globale de fonctionnement des collèges publics et privés pour l’année 2022.

AUXERRE : C’est par un hommage à Patrick CHEVALIER-VANIER, ancien maire de Saint-Clément et conseiller général de Sens-Nord-Est, disparu le 07 septembre dernier à l’âge de 83 ans, que s’est ouverte ce vendredi en fin d’après-midi, la session de rentrée du Conseil départemental.

Une session à l’horaire très inhabituel, débutant vers 17 heures, compte tenu de la visite marathon du Premier ministre Jean CASTEX dans le département. Une première dans les annales de l’institution départementale.

Les débats ont essentiellement porté sur les rapports budgétaires et particuliers au premier rang desquels la dotation de fonctionnement des collèges publics et privés.

Mais en préambule, les élus ont voté une motion visant à exclure les professions de santé du dispositif gouvernemental de zones de revitalisation rurale (ZRR). Un cadre réglementaire national, créé pour aider au développement et à l’installation d’entreprises sur les territoires ruraux à travers des mesures fiscales et sociales, jugé inadapté à la situation de la démographie médicale du département.

Pour mémoire, au 01er janvier 2020, la densité de médecins généralistes dans l’Yonne s’établissait à 0,69 pour 1 000 habitants, soit la plus faible de toute la région Bourgogne Franche-Comté. Des chiffres d’autant plus alarmants a rappelé le président GENDRAUD que les deux tiers des praticiens ont 55 ans et plus et seront amenés à prendre dans quelques années leur retraite.

 

Eviter le risque d’un dumping intra départemental…

 

Sans remettre en cause le principe du dispositif ZRR, ni volonté de stigmatiser les professionnels de santé ou limiter les soutiens fiscaux dont ils peuvent ainsi bénéficier, la motion votée à l’unanimité, a dans son collimateur les critères de sélection d’un système que Patrick GENDRAUD considère comme pouvant « induire des disparités territoriales parfois peu compréhensibles dans les communes ou intercommunalités limitrophes et relativement similaires ».

Evoquant le risque d’aboutir dans certains cas à un « dumping intra départemental » et appelant en contrepartie, à un renforcement des aides à l’installation proposées par l’Etat et la CPAM, ainsi qu’à la mise en place d’exonérations pour les médecins s’installant en zone d’intervention prioritaire.  

 

 

Au menu également de cette session de rentrée, le vote par l’assemblée départementale, de la dotation de fonctionnement affectée aux trente collèges publics présents sur le territoire. Soit une enveloppe globale de plus de 3,32 millions euros, en hausse de 83 697 euros, dont 50 000 euros dédiés aux travaux engagés au collège auxerrois Denfert-Rochereau cette année.

 

 

Ne pas à rougir de l’action menée en direction des collèges…

 

La dotation de fonctionnement allouée aux quatre collèges privés icaunais a pour sa part été votée à hauteur de 1,43 million. Dans le même temps, le Conseil départemental s’est engagé d’ici la fin de la mandature, à renouveler l’ensemble du parc informatique des collèges, soit une enveloppe globale de 2,1 millions d’euros répartis sur trois ans.

Des chiffres que le président Patrick GENDRAUD a salué, qualifiant la politique menée en la matière, de « volontariste et dynamique », rappelant que l’enveloppe consacrée aux investissements dans ces mêmes établissements, serait portée à 20 millions d’euros par an pendant la durée de son mandat, contre 15 millions cette année et 11 millions en 2020 : « Mes chers collègues, vous n’avez pas à rougir de la politique que l’on conduit en direction des collèges… ».

 

Dominique BERNERD