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Le projet est prévu pour 2022 à Sens : les Champs-Plaisants devraient accueillir une maison de santé pluridisciplinaire

« La mairie de Sens et les porteurs du projet de maison de santé pluridisciplinaire se sont réunis ce lundi 6 juillet pour une présentation. De gauche à droite : Magid AHAKOUN, pharmacien, Eve ROBERT, déléguée départementale de l’ARS, Luc BURSKI, médecin généraliste, Marie-Louise FORT, maire de Sens, Oana COBZARU, médecin généraliste et Bouchra KERKRI, coordinatrice territoriale du Contrat Local de la CAGS. L’emplacement pour la construction de la maison médicale est prévu à l’angle de la rue Alsace-Lorraine et des Promenades des Champs-Plaisants… ». « La mairie de Sens et les porteurs du projet de maison de santé pluridisciplinaire se sont réunis ce lundi 6 juillet pour une présentation. De gauche à droite : Magid AHAKOUN, pharmacien, Eve ROBERT, déléguée départementale de l’ARS, Luc BURSKI, médecin généraliste, Marie-Louise FORT, maire de Sens, Oana COBZARU, médecin généraliste et Bouchra KERKRI, coordinatrice territoriale du Contrat Local de la CAGS. L’emplacement pour la construction de la maison médicale est prévu à l’angle de la rue Alsace-Lorraine et des Promenades des Champs-Plaisants… ». Crédit photos : Floriane BOIVIN.

La mairie de Sens a annoncé, ce lundi 6 juillet, la construction d’une maison de santé pluridisciplinaire dans le quartier des Champs-Plaisants. Vingt-et-un praticiens au total seront en mesure d’accueillir la population sénonaise au printemps 2022.

SENS : La lutte contre la pénurie de médecins continue. Le contexte particulier de désertification médicale que subit le territoire depuis une dizaine d’années, l’augmentation de maladies chroniques ainsi que le vieillissement de la population ont amené les acteurs de la santé à mettre en place diverses solutions pour maintenir l’accès aux soins.

Entre 2007 et 2016, le département de l’Yonne enregistrait une baisse du nombre de médecins généralistes de 21 %.

Considérée comme zone prioritaire depuis 2017, la ville de Sens s’attachait à trouver des solutions adaptées, notamment en collaborant davantage avec les grands hôpitaux parisiens. La présence d’omnipraticiens ou médecins généralistes de 60 ans et l’ouverture du centre de santé CTLM, rue Victor Guichard, garantissent encore une offre acceptable.

Mais le prévisionnel est pessimiste. L’âge moyen de départ en retraite étant de 64 ans, l’arrivée de nouveaux professionnels de santé sera indispensable dans les cinq prochaines années.

 

Un projet sanitaire fédérateur

 

Le docteur Luc BURSKI et le docteur Oana COBZARU, tous deux médecins généralistes, ainsi que le pharmacien Magid AHAKOUN ont présenté à la mairie de Sens leur projet de maison de santé pluridisciplinaire, en préparation depuis déjà deux ans.

Après un échec de partenariat avec SOS Médecins en 2018 et l’avortement d’une première proposition de centre médical, la municipalité de Sens réitère, avec conviction, son engagement auprès de la population en prenant une part active dans cette entreprise naissante.

Par ailleurs, Marie-Louise FORT, édile de Sens, a précisé se réjouir de l’existence d’autres projets privés dont l’espace Simone Veil, centre de santé fondé par Jean-Luc DINET, président de SOS Médecins, et son équipe, et installé à Saint-Clément depuis un an.

« L’union fait la force » a-t-elle ajouté. Les élus doivent, quant à eux, se concentrer sur l’aménagement du territoire.

La construction de cette maison de santé, dont le coût est estimé à 1,5 millions d’euros (hors taxes), a été mise à l’étude. Le bâtiment devrait sortir de terre en avril 2022 aux abords du quartier des Champs-Plaisants, en lieu et place d’un parking de 1 600 mètres carré.

 

 

 

La vente du terrain, d’une valeur de 90 000 euros et propriété de la Ville, fera l’objet d’une délibération lors du prochain Conseil d’administration le 09 juillet.

Le choix de l’emplacement est stratégique vue sa proximité avec le Centre hospitalier de Sens.

Mais il s’agit de « bien plus qu’un projet immobilier » souligne Eve ROBERT, déléguée départementale de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté.

« C’est avant tout une capacité de fédérer des professionnels de différentes spécialités, de différentes professions ».

De plus, situé au sein d’un quartier prioritaire, cette structure permettra de pallier les inégalités sociales et d’accès aux soins ainsi que d’élargir l’offre de soins à l’ensemble de l’agglomération du Grand Sénonais.

 

 

La maison de santé, un modèle sécurisant pour les jeunes médecins

 

Aujourd’hui, 75 % des internes souhaitent s’installer en libéral (contre 19 % préférant une activité salariée). C’est ce que révèle une étude du Conseil national de l’Ordre des médecins chargée de mettre en lumière les besoins, les attentes et les craintes des jeunes et futurs médecins en interrogeant plus de 15 300 professionnels.

Or, seuls 12 % des nouveaux inscrits à l’Ordre des médecins en 2018 exercent en libéral (contre 62 % qui sont devenus salariés).

Ce décalage s’explique, entre autres, par un attrait des nouvelles générations pour le travail en réseau avec d’autres professionnels de santé. C’est pourquoi les jeunes médecins s’orientent naturellement vers des structures telles que les maisons de santé pluridisciplinaires.

Ce modèle se veut plutôt rassurant, surtout en termes d’installation, car il garantit à la fois un accompagnement des jeunes praticiens et le statut libéral de leur profession.

Floriane BOIVIN